Une nouvelle image de 3I/ATLAS, le troisième objet interstellaire jamais observé dans notre Système solaire, intrigue la communauté scientifique. Capturée à la suite de son passage près de Mars, la photographie révèle des structures linéaires inhabituelles qui échappent aux modèles classiques de la physique cométaire.
Des lignes mystérieuses autour de 3I/ATLAS
Le 20 novembre 2025, la NASA a publié une image composite de l’objet interstellaire 3I/ATLAS. Cette image montre deux fines lignes rectilignes s’étendant sur environ un million de kilomètres de chaque côté de l’objet. Leur orientation perpendiculaire à l’axe Soleil-objet défie toute logique cométaire connue.
Contrairement aux queues de comètes, généralement repoussées à l’opposé du Soleil par la pression du vent solaire, ces structures ne suivent aucune trajectoire attendue. L’une d’elles, particulièrement intrigante, semble même pointer en direction du Soleil, ce qui contrevient à la physique cométaire actuelle.
Loeb évoque une possible origine non naturelle
Selon Avi Loeb, astrophysicien à Harvard, ces motifs rectilignes pourraient être plus que de simples phénomènes naturels. Il suggère qu’ils pourraient indiquer la séparation de fragments à grande vitesse — jusqu’à 500 mètres par seconde — ou, hypothèse plus audacieuse, des signatures technologiques.
« Ces lignes sont compatibles avec des fragments se détachant à environ 500 mètres par seconde », rapporte-t-il, soulignant que cette configuration géométrique inhabituelle mérite une enquête approfondie. Pour Loeb, l’étude de la composition chimique, de la dynamique des jets et de leur masse pourrait permettre de trancher entre un phénomène naturel ou artificiel.
Une comète interstellaire atypique pour la NASA
Du côté des agences spatiales, la tonalité reste plus prudente. La NASA considère que 3I/ATLAS est probablement une comète interstellaire naturelle, bien que particulièrement active et peu ordinaire. Elle indique que les jets et la coma observés correspondent en grande partie à des comportements attendus, même si quelques anomalies persistent.
Selon les estimations, l’objet — d’un diamètre équivalent à une sphère de 23 kilomètres — a perdu jusqu’à 150 kilos de matière par seconde lors de son périhélie en novembre 2025. Cette perte de masse significative pourrait être à l’origine des jets visibles et de la fragmentation possible de l’objet.
Chronologie d’un passage spectaculaire
Le parcours de 3I/ATLAS dans notre Système solaire a été méticuleusement observé :
- 28 septembre 2025 : La sonde MAVEN capture des images UV près de Mars.
- Début octobre : Le MRO photographie de près l’objet lors d’un passage martien rapproché.
- 15-26 octobre : Le satellite SOHO observe l’approche du périhélie.
- 20 novembre : L’image composite révélant les mystérieuses lignes est publiée.
- 19 décembre : Des observations rapprochées sont prévues depuis plusieurs télescopes terrestres et spatiaux.
Cette séquence permet d’établir un suivi inédit et continu de l’objet, offrant une mine de données aux scientifiques du monde entier.
Un débat scientifique encore ouvert
Le cas 3I/ATLAS ravive un débat similaire à celui ayant suivi la découverte d’Oumuamua en 2017, premier objet interstellaire jamais détecté. Là encore, Loeb s’était fait l’avocat d’hypothèses innovantes, voire controversées. Aujourd’hui, plusieurs scientifiques saluent sa rigueur tout en appelant à la prudence dans l’interprétation des données.
Les anomalies observées incitent néanmoins une partie de la communauté à rester ouverte. Des chercheurs estiment que de tels phénomènes, jusqu’ici inobservés, pourraient fournir de précieuses informations sur la physique des objets interstellaires et les conditions extrêmes de leur formation.
Prochaines étapes : analyses et observations
Les observations de décembre 2025 sont attendues avec impatience. Elles seront cruciales pour déterminer si 3I/ATLAS est simplement une comète exotique ou s’il recèle une physique encore inconnue. Ces données devraient également éclairer la nature des lignes observées et confirmer ou infirmer l’hypothèse d’une fragmentation massive.
En attendant, 3I/ATLAS reste un mystère céleste en transit. Un rappel saisissant que chaque visite interstellaire peut défier nos modèles et élargir notre compréhension de l’Univers.

