Site icon SpaceX France

Des scientifiques transforment la poussière lunaire en électricité : “une révolution vitale pour survivre sur la Lune”

Des scientifiques transforment la poussière lunaire en électricité - “une révolution vitale pour survivre sur la Lune”

Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à transformer la poussière lunaire en électricité, ouvrant la voie à une production d’énergie autonome sur la Lune. Ce bond technologique majeur pourrait redéfinir les conditions de survie et d’exploration dans l’espace.

Un tournant dans la quête d’autonomie énergétique hors Terre

Une équipe de chercheurs allemands a conçu une cellule solaire fonctionnelle à base de poussière lunaire, créant une source d’énergie à partir des ressources locales du sol lunaire. Cette réalisation marque une rupture stratégique pour les futures missions lunaires, en réduisant la dépendance envers les apports terrestres.

Selon les chercheurs, cette technologie pourrait devenir un pilier de la vie extraterrestre, où chaque kilo transporté depuis la Terre coûte près de 1 million d’euros. Produire de l’électricité sur la Lune avec les matériaux déjà présents sur place est une avancée décisive.

De la poussière au courant : l’ingéniosité du moonglass

Le procédé repose sur un matériau baptisé moonglass, obtenu en fondant du régolithe — une fine poussière recouvrant la surface lunaire — grâce à l’énergie solaire concentrée. Aucune purification complexe n’est nécessaire.

Sur ce substrat de moonglass, les chercheurs déposent une couche ultrafine de pérovskite, une matière hautement efficace pour la conversion de la lumière en électricité. Résultat : un panneau léger, efficace et résistant aux conditions extrêmes de l’espace.

Grâce à l’extrême finesse de ces cellules (de 500 à 800 nanomètres), 1 kg de pérovskite peut générer jusqu’à 400 m² de surface photovoltaïque. Un rapport masse/énergie inégalé dans le domaine spatial.

Robuste, léger, local : les trois piliers de la technologie

Cette nouvelle technologie offre plusieurs avantages cruciaux :

L’exploitation directe des matériaux lunaires annule le besoin d’un envoi massif de panneaux depuis la Terre. Ce changement de paradigme redéfinit les règles classiques de la survie dans des environnements extraterrestres.

Des obstacles à maîtriser pour l’application réelle

Malgré cette avancée, plusieurs défis techniques subsistent. La basse gravité lunaire pourrait modifier le comportement du verre lors de sa formation, affectant potentiellement sa qualité. De plus, les solvants chimiques utilisés pour créer la pérovskite ne s’adaptent pas bien au vide lunaire, nécessitant des alternatives adaptées à cet environnement hostile.

Autre contrainte : l’exposition à des écarts extrêmes de température, entre +100 °C le jour et -170 °C la nuit, exige que les cellules résistent au stress thermique intense.

C’est pourquoi une mission de test en conditions lunaires est déjà en préparation pour 2025-2026. Objectif : valider la durabilité, le rendement et la résistance de ces cellules dans un environnement authentique.

Vers une autonomie énergétique extraterrestre

Cette innovation s’inscrit pleinement dans l’ambition d’établir une colonie autosuffisante sur la Lune. Alimenter un habitat lunaire, extraire de l’eau ou encore faire fonctionner des systèmes de communication sans recourir au fret terrestre devient enfin envisageable.

Comme le souligne Felix Lang, responsable du projet : « De l’extraction de l’eau au façonnage de briques lunaires, la poussière de la Lune offre déjà beaucoup, désormais elle peut aussi fournir l’énergie nécessaire à une future ville lunaire. »

Dans un monde où chaque gramme compte, cette technologie pourrait catalyser l’effacement des derniers freins logistiques à l’exploration spatiale durable.

Un calendrier déjà en marche

Les premières preuves de concept ont été publiées en avril 2025, suite à des tests intensifs réalisés sous radiations au centre HZB. L’efficacité obtenue en laboratoire et la stabilité des cellules ont validé leur potentiel technologique. À présent, le cap est mis sur le test in situ pour vérifier leur comportement sur le terrain lunaire.

Conclusion : une nouvelle ère énergétique dans l’espace

Transformer la poussière lunaire en électricité crée une convergence rare entre disponibilité locale, légèreté des matériaux et efficacité énergétique. Cette avancée pourrait faire entrer l’exploration spatiale dans une phase nouvelle, où chaque base lunaire deviendrait une centrale autonome.

En brisant le schéma classique d’approvisionnement énergétique, la technologie moonglass-pérovskite redéfinit ce que signifie vivre, construire et prospérer hors du monde terrestre.

Quitter la version mobile