La fusée SpaceX Falcon 9, surmontée du vaisseau Crew Dragon Endeavour, a été installée dimanche 27 juillet à l’aube sur le célèbre pas de tir 39A du Kennedy Space Center, en Floride. Cette étape cruciale marque l’entrée dans la phase finale des préparatifs de la mission Crew-11, prochaine rotation habitée vers la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre du Commercial Crew Program de la NASA.
Une mission internationale vers l’ISS
Crew-11 représente la onzième mission de transport d’équipage opérationnelle de SpaceX et la douzième à emporter des astronautes dans l’espace à bord d’un Crew Dragon. Le lancement est prévu jeudi 31 juillet 2025 à 12h09 EDT, avec une arrivée à l’ISS attendue deux jours plus tard, le 2 août.
Cette rotation comprend quatre astronautes représentant trois agences spatiales :
- Zena Cardman (NASA), commandante de mission
- Mike Fincke (NASA), pilote
- Kimiya Yui (JAXA, Japon), spécialiste de mission
- Oleg Platonov (Roscosmos, Russie), spécialiste de mission
Tous effectueront un séjour de plusieurs mois à bord de l’ISS, contribuant aux activités scientifiques et opérationnelles en orbite basse. Cardman résume l’état d’esprit de l’équipage : « Nous sommes absolument ravis d’être ici à Kennedy Space Center. C’est le premier moment où tout commence à vraiment devenir réel. »
Des objectifs scientifiques au service de l’exploration humaine
La mission Crew-11 s’inscrit dans une démarche de continuité scientifique, mais aussi de préparation vers Mars et la Lune. Les astronautes mèneront des recherches clés en microgravité, notamment :
- des simulations d’atterrissage lunaire,
- la protection oculaire des astronautes,
- la prolifération accélérée de cellules souches,
- des études sur les virus bactériophages,
- la croissance cellulaire végétale en impesanteur.
Selon la NASA, ces travaux nourriront les préparatifs des futures missions habitées du programme Artemis et du projet martien à long terme. Des modules automatisés permettront également de tester la génération de nutriments à la demande, une technologie essentielle pour l’autonomie des équipages lors de missions lointaines.
Préparation intense et jalons techniques respectés
L’équipage est entré en quarantaine stricte le 17 juillet à Houston, pour prévenir toute contamination virale. Après un vol spécial vers la Floride, ils se sont installés au Kennedy Space Center le 26 juillet, où les derniers entraînements et répétitions sont en cours.
Le 25 juillet, la Flight Readiness Review, indispensable pour autoriser le tir, s’est conclue par un feu vert unanime. À peine deux jours plus tard, la fusée Falcon 9 a été acheminée horizontalement puis redressée sur le pas de tir 39A. Cette infrastructure historique a accueilli les missions Apollo et les lancements de la navette spatiale américaine, et elle est aujourd’hui adaptée à la technologie de lancement de SpaceX.
Entre temps, les astronautes ont terminé une batterie d’exercices physiques et techniques, incluant des simulations d’urgence, des entraînements en piscine pour la survie aquatique et plusieurs sessions sur simulateurs du vaisseau Dragon.
Une collaboration internationale sur fond d’objectifs communs
Au-delà de ses aspects technologiques, la mission Crew-11 renforce une coopération internationale que rien ne semble freiner en orbite. La présence simultanée dans la capsule d’astronautes de la NASA, de la JAXA et de Roscosmos incarne cette dynamique. Le pilote Mike Fincke souligne cette continuité avec émotion : « C’est formidable de revenir ici, d’avoir pu atterrir autrefois avec la navette Endeavour… et maintenant de partir avec le Dragon Endeavour. »
La mission intervient alors que la Station spatiale internationale approche des 25 ans de présence humaine ininterrompue en orbite. Elle permet d’assurer la relève permanente et de maintenir vivante cette plateforme de recherche qui reste unique au monde.
Une nouvelle démonstration de la fiabilité du partenariat public-privé
Crew-11 illustre la maturité croissante du partenariat entre la NASA et l’industrie privée dans le domaine spatial. Depuis 2020, SpaceX s’impose comme un fournisseur fiable de vols habités. Le recours à une fusée partiellement réutilisable comme la Falcon 9 contribue aussi à réduire les coûts et à accélérer la cadence des missions orbitales.
Cela reflète un basculement vers un écosystème spatial où agences publiques et compagnies comme SpaceX travaillent de concert pour démocratiser et pérenniser l’accès à l’espace habité.
Vers un lancement essentiel pour la suite du programme
Les prochaines heures seront consacrées aux vérifications techniques finales, aux répétitions générales et à l’intégration définitive de l’équipage. Le 31 juillet, à 12h09, si toutes les conditions sont réunies, Crew-11 s’élancera vers l’ISS pour une mission de plusieurs mois au service de la science et de la pérennité de la présence humaine en orbite.
À chaque lancement, un nouvel étage est construit vers les ambitions spatiales de demain. Crew-11 représente non seulement une mission opérationnelle, mais aussi un maillon stratégique vers un futur interplanétaire.