SpaceX a franchi une étape historique dans la course à l’espace moderne en lançant, le 20 novembre 2025, son 100e vol orbital de l’année depuis la Floride. Le tir s’est déroulé depuis le mythique pas de tir 39A du Kennedy Space Center, marqué par un décollage précis à 22h39 heure locale (03h39 UTC, le 21 novembre). Avec cette mission dédiée au déploiement de satellites Starlink, la société californienne continue de consolider son emprise sur le secteur spatial mondial.
Une date symbolique pour la Space Coast
Ce lancement marque un jalon inégalé : jamais la Floride n’avait atteint le seuil de 100 lancements orbitaux en une seule année. Ce record reflète la montée en puissance des infrastructures de lancement et la cadence exceptionnelle de SpaceX, qui à elle seule est responsable de la grande majorité de ces missions.
La mission a mis en orbite 29 satellites Starlink, renforçant encore la constellation de la société et ses ambitions en matière de connectivité mondiale en orbite basse terrestre. Le déploiement a été effectué environ 65 minutes après le décollage, complétant ainsi une opération d’une remarquable efficacité.
Un record de réutilisation pour le booster B1080
Le vol a également été marqué par la performance du premier étage B1080, qui réalisait son 23e vol, un record absolu pour un booster Falcon 9. En moins de 9 minutes, il a été récupéré avec succès sur le drone-ship Just Read the Instructions positionné dans l’Atlantique.
Ce niveau de réutilisation témoigne de la maturité technologique atteinte par SpaceX dans le domaine de la recyclabilité des lanceurs. Chaque vol économisé représente une avancée majeure vers un accès à l’espace plus durable et économique.
Une cadence de lancement sans précédent
La mission de ce 20 novembre était déjà le 149e vol Falcon 9 de l’année 2025, dont plus de 90 ont été effectués depuis la Floride. Au total, SpaceX affiche 566 lancements Falcon 9 depuis le début du programme, et un total de 502 réutilisations de boosters.
Sur les 365 derniers jours, la société a mené à bien 168 missions orbitales. Ces chiffres vertigineux illustrent une stratégie industrielle bien rodée, appuyée par l’optimisation continue du calendrier de vols, la réduction du temps de remise en service des lanceurs et la montée en puissance des infrastructures.
La Floride, épicentre du New Space
En atteignant ce nouveau sommet, la Floride confirme sa place de leader dans l’activité orbitale mondiale. L’État abrite les pas de tir les plus actifs au monde, notamment grâce aux plateformes du Kennedy Space Center et de la Cape Canaveral Space Force Station.
Outre SpaceX, des acteurs comme United Launch Alliance ou Blue Origin participent à ce dynamisme, bien que leurs contributions restent nettement inférieures en volume. Les équipements du LC-39A ont été modernisés pour soutenir un rythme de près de trois lancements Falcon par semaine, sans compter les essais de Starship opérés depuis le Texas.
Des ambitions encore plus élevées pour 2026
Après les 133 lancements en 2024, SpaceX ambitionne en 2025 jusqu’à 180 missions Falcon et 25 vols Starship. La cadence sera encore intensifiée en 2026 avec l’arrivée à maturité du système Starship-Super Heavy.
La maîtrise opérationnelle de SpaceX s’illustre également par la diminution du délai entre deux vols : en mai 2025, un booster est revenu en vol seulement 9 jours après sa mission précédente, contre 13 jours en 2024. Un exploit logistique et technique qui rappelle le fonctionnement d’une flotte aérienne.
Une domination sans partage
À l’échelle mondiale, on dénombre 273 tentatives de lancement orbital en 2025, dont seulement 6 échecs. Parmi celles-ci, SpaceX domine largement le paysage, positionnant durablement les États-Unis au sommet de la compétition spatiale, tant commerciale qu’institutionnelle. Son modèle de réutilisation massive place la barre loin devant les autres opérateurs.
Chaque lancement Starlink, en plus d’élargir la couverture internet, nourrit un modèle économique qui finance d’autres projets ambitieux comme l’exploration martienne ou l’implantation lunaire. Un cercle vertueux que seule une cadence aussi soutenue rend possible.
Conclusion : L’ère des vols orbitaux de routine
Avec ce 100e lancement orbital depuis la Floride en 2025, SpaceX franchit une nouvelle étape dans la normalisation de l’accès à l’espace. Le record établi le 20 novembre témoigne non seulement d’une performance technique, mais aussi d’une évolution structurelle du secteur spatial.
La frontière vers l’orbite terrestre devient, pour SpaceX, aussi accessible qu’une piste d’aéroport pour une compagnie aérienne. Et la Floride, jadis théâtre de quelques vols par an, devient aujourd’hui le cœur battant d’un écosystème spatial en pleine expansion.

