Le 10ᵉ vol d’essai du Starship restera comme un tournant majeur pour SpaceX. Dans la nuit du 26 au 27 août 2025, la mégafusée a réussi à accomplir l’ensemble de ses objectifs principaux : séparation réussie des étages, déploiement de charges utiles simulées, rallumage moteur en orbite et surtout une rentrée atmosphérique que le vaisseau a survécue pour la première fois. Mais les images ont interpellé : le Ship 37 est apparu couvert d’une teinte orange, preuve des dégâts subis lors de cette phase critique.
Un succès attendu
Le lancement depuis la Starbase de Boca Chica (Texas) s’est déroulé sans incident. Le Super Heavy Booster 16 a réussi sa descente contrôlée dans le golfe du Mexique, après avoir volontairement désactivé un de ses moteurs pour tester un scénario de panne. De son côté, le Starship 37 a poursuivi sa mission en orbite basse, réussissant pour la première fois à :
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déployer huit charges utiles factices de type Starlink,
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rallumer un moteur Raptor en orbite, démontrant une capacité clé pour de futures missions.
Ces avancées étaient très attendues après une année marquée par trois vols ratés (IFT7, IFT8, IFT9) et l’explosion du Ship 36 lors d’un test au sol.
Une rentrée atmosphérique difficile mais réussie
La plus grande victoire de ce vol 10 reste la rentrée atmosphérique du Ship 37. Contrairement aux précédents vaisseaux, détruits avant d’atteindre la mer, le Starship a survécu jusqu’à un amerrissage contrôlé dans l’océan Indien, 66 minutes après le décollage.
Mais cette réussite n’a pas été sans dégâts. Les caméras ont montré :
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une jupe moteur endommagée, avec des morceaux arrachés en vol,
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une surface virant à l’orange, signe de surchauffe et peut-être de fusion partielle de certaines zones,
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l’abrasion de plusieurs tuiles thermiques, certaines ayant été retirées volontairement pour tester la résistance de la structure.
Peu après l’impact dans l’océan, le vaisseau a basculé et explosé – un scénario anticipé par SpaceX.
Pourquoi cette couleur orange ?
L’aspect orange du vaisseau est dû à plusieurs facteurs combinés :
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la chaleur extrême générée par la rentrée à plus de 25 000 km/h,
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la fusion partielle de certaines protections,
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les tests volontaires de zones non protégées, pour collecter des données sur la résistance des matériaux.
SpaceX a confirmé que ces choix étaient délibérés : « Le Starship a pu recueillir des données sur les performances de son bouclier thermique et de sa structure en les poussant volontairement à leurs limites », a expliqué l’entreprise.
Réactions et perspectives
Malgré les dégâts, ce vol est considéré comme une réussite totale. SpaceX affirme avoir atteint « tous les objectifs majeurs » de la mission et recueilli des données cruciales pour améliorer les versions futures.
Elon Musk a félicité ses équipes sur X : « Excellent travail de l’équipe SpaceX ! », tandis que Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX, a lancé : « Ne pariez pas contre SpaceX ! ». Du côté de la NASA, l’administrateur par intérim Sean Duffy a salué un pas essentiel pour Artemis, le programme qui doit ramener des astronautes sur la Lune dès 2027.
La prochaine étape sera le vol 11, dont la date reste à définir, mais qui pourrait arriver rapidement grâce aux enseignements de ce vol. À plus long terme, SpaceX prépare déjà le Starship v3, censé corriger certaines faiblesses structurelles de la version actuelle.
Conclusion
En survivant à sa rentrée atmosphérique malgré d’importants dégâts, le Ship 37 a validé une étape cruciale du programme. Le teint orange observé lors de l’amerrissage illustre à la fois la brutalité des conditions traversées et l’importance des tests menés volontairement sur le bouclier thermique.
Avec ce vol, SpaceX a démontré que le rêve d’un lanceur entièrement réutilisable se rapproche. Mais il reste encore du chemin avant qu’un Starship revienne se poser intact sur sa tour de lancement au Texas.