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Test “plus que concluant” pour le radar de la NASA sur Mars : un pas spectaculaire vers Europe

Test “plus que concluant” pour le radar de la NASA sur Mars - un pas spectaculaire vers Europe

Le radar embarqué sur la mission Europa Clipper de la NASA a passé avec succès un test décisif lors de son survol de Mars, marquant une avancée cruciale dans l’exploration de la lune glacée Europe, cible principale de la sonde.

Un survol martien à double objectif

Le 1er mars 2025, la sonde Europa Clipper a frôlé la planète rouge à seulement 884 kilomètres d’altitude. Ce survol ne visait pas seulement à exploiter l’attraction gravitationnelle de Mars pour ajuster la trajectoire vers Jupiter, mais aussi à tester dans le vide spatial des instruments essentiels, notamment le radar REASON (Radar for Europa Assessment and Sounding: Ocean to Near-surface).

Ce test, qualifié de « banc d’essai réaliste » par les ingénieurs de la mission, visait à valider les performances de REASON dans des conditions proches de celles qu’il rencontrera autour d’Europe, la lune de Jupiter supposée abriter un océan sous sa croûte glacée.

Des performances conformes aux attentes

REASON a collecté environ 60 gigaoctets de données sur les plaines volcaniques martiennes. Selon Don Blankenship, chercheur principal de l’instrument, « nous avons obtenu tout ce dont nous rêvions durant ce survol ». Chaque composant du radar a fonctionné comme prévu. Les longues antennes montées sur les panneaux solaires — aussi larges qu’un terrain de basket — ont montré une stabilité et une robustesse satisfaisantes durant l’opération.

Ce succès conforte l’équipe scientifique dans sa capacité à analyser les échos radar réfléchis par la glace d’Europe, un élément central pour la recherche de conditions favorables à la vie.

Un radar au cœur de la mission

Le système REASON est conçu pour sonder la couche de glace qui recouvre l’océan interne d’Europe. Il utilise des ondes radio basse fréquence, capables de traverser plusieurs kilomètres de glace. Ces ondes, une fois réfléchies, permettent de cartographier les variations de structure de la glace et de détecter d’éventuelles étendues d’eau liquide en profondeur.

L’installation complète du radar sur le vaisseau — comprenant deux paires d’antennes et des capteurs sensibles logés sur les ailes solaires — n’avait pu être pleinement vérifiée sur Terre. Les tests en chambre propre étaient limités par la taille des composants. Le survol martien était donc essentiel à la validation finale de l’instrument.

Des applications au-delà de Mars

Outre la vérification du matériel, l’examen de la qualité des données martiennes permet d’ajuster les algorithmes de traitement. « Les données sont riches d’enseignements pour affiner notre compréhension et le traitement futur des échos radar à Europe », souligne Trina Ray du Jet Propulsion Laboratory. Cette étape optimise la préparation scientifique en vue des 49 survols prévus autour d’Europe à partir de 2030.

La mission repose également sur la puissance de l’assistance gravitationnelle. Après Mars en 2025, Europa Clipper profitera d’un second boost autour de la Terre en 2026. Ces manœuvres sont cruciales pour compléter les 2,9 milliards de kilomètres vers le système jovien.

Vers Jupiter avec prudence et ambition

Malgré ce progrès, certains défis techniques persistent. L’intense rayonnement de Jupiter pourrait perturber les composants électroniques embarqués, dont les transistors du radar. Toutefois, les ingénieurs de la NASA estiment que les principaux éléments du système REASON resteront fonctionnels tout au long de la mission. Le test martien renforce cette confiance.

Quant à la suite de l’agenda, l’analyse complète des données recueillies devrait se conclure d’ici août 2025. Ces résultats permettront aux scientifiques d’affiner leurs stratégies d’observation, à la fois géophysiques et potentiellement biologiques.

Un pas décisif vers l’exploration d’Europe

Le radar REASON représente une pièce maîtresse du puzzle que la NASA tente de résoudre : Europe possède-t-elle les conditions nécessaires à l’apparition de la vie ? Grâce à ce test réussi, la réponse semble un peu plus proche. « Chaque partie de l’instrument a prouvé qu’elle fait exactement ce que nous avions prévu », affirme Blankenship — une déclaration encourageante à l’aube de la phase scientifique de la mission.

La réussite du survol martien consolide la touche finale d’une mécanique interplanétaire en route vers l’un des mondes les plus énigmatiques du système solaire. Avec des instruments prêts et robustes, Europa Clipper s’approche lentement mais sûrement de son objectif : explorer une lune lointaine en quête de signes de vie.

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