Les astronomes ont détecté une pulsation lumineuse étonnamment régulière provenant de l’objet interstellaire 3I/ATLAS, un phénomène qui remet en question notre compréhension actuelle des corps célestes naturels.
Un visiteur d’un autre système solaire
Découvert le 1er juillet 2025 par le système d’alerte ATLAS au Chili, 3I/ATLAS — officiellement nommé C/2025 N1 (ATLAS) — est le troisième objet interstellaire connu à traverser notre système solaire. Contrairement aux comètes typiques, ce voyageur cosmique intrigue par son comportement inattendu.
Des observations antérieures ont révélé une activité cométaire dès mai 2025, alors que l’objet n’était qu’à 6,4 unités astronomiques du Soleil. Cette distance, bien au-delà de celle de Jupiter, suggère des caractéristiques physiques inhabituelles.
Des jets qui pulsent comme un cœur
Les dernières analyses indiquent que 3I/ATLAS émet plusieurs jets de matière présentant une modulation de luminosité régulière. Ces pulsations, semblables à un battement de cœur, surviennent toutes les 16,16 heures. Ce rythme a été confirmé par plusieurs équipes indépendantes, notamment celle dirigée par Santana-Ros (août 2025).
Fait remarquable, cette périodicité ne coïncide pas avec la rotation du noyau de l’objet, qui a été mesurée indépendamment à 16,79 ± 0,23 heures. De plus, les jets les plus lumineux s’orientent à l’opposé du Soleil, un comportement rare pour une comète classique.
Des structures inattendues et directionnelles
Les images thermiques et les relevés spectraux révèlent une directionnalité forte et une stabilité inhabituelle des panaches éjectés. Contrairement aux comètes naturelles, souvent soumises à une rotation chaotique de leur noyau, 3I/ATLAS ne montre aucun balayage ni mouvement perceptible de ses émissions.
En octobre, le radiotélescope MeerKAT a détecté des raies d’émission d’hydroxyle à 1,665 et 1,667 GHz, confirmant la nature cométaire de l’objet. Toutefois, les spectres présentent des décalages Doppler compatibles avec une origine interstellaire, sans pour autant expliquer la régularité des impulsions.
Des hypothèses naturelles… ou technologiques ?
La majorité des chercheurs avancent une explication naturelle, évoquant un mécanisme géologique ou thermique. Par exemple, un réservoir de glace enfoui pourrait être périodiquement exposé au rayonnement solaire, déclenchant des émissions pulsées spontanées.
Toutefois, certains scientifiques, dont Avi Loeb, soulignent le caractère anormalement régulier et directionnel de ces jets. Loeb évoque la possibilité, encore purement théorique, d’un système de contrôle technologique à l’origine de ces pulsations. Bien que controversée, cette hypothèse entend alerter sur les limites des modèles physiques actuels.
Des signes d’accélération non gravitationnelle
Aux alentours du 9 novembre 2025, 3I/ATLAS a développé une anti-queue persistante, s’ajoutant à plusieurs jets majeurs. Parallèlement, les instruments de la mission PUNCH de la NASA ont capté entre septembre et octobre une anomalie dans sa trajectoire. L’objet présentait des changements de vitesse et de cap inexpliqués par la seule mécanique gravitationnelle.
Ces observations s’ajoutent aux anomalies visibles juste avant le périhélie, où la brillance globale du corps a brusquement augmenté — sans cause apparente liée à sa position ou à son orientation face au Soleil.
Une surveillance étroite à venir
L’objet sera suivi de près par des instruments hautement sensibles comme le télescope spatial James Webb. Les astronomes espèrent ainsi caractériser la composition chimique de ses jets, la dynamique de sa trajectoire et l’origine précise de ses pulsations rythmiques.
Selon les chercheurs, établir si ce comportement peut s’expliquer par des processus connus ou s’il nécessite de reconsidérer nos hypothèses actuelles sera crucial. D’un point de vue technologique et stratégique, la défense planétaire pourrait être impactée par la découverte d’objets interstellaires propulsés, qu’ils soient naturels ou non.
Un objet qui défie les catégorisations
Avec ses pulsations régulières, ses émissions directionnelles et ses variations non gravitationnelles, 3I/ATLAS se distingue nettement des comètes et astéroïdes connus. Si une explication naturelle solide émerge, elle enrichira nos connaissances des objets interstellaires et de leur diversité.
Mais si les anomalies persistent, cet objet pourrait incarner un tournant dans notre compréhension des visiteurs venus d’autres étoiles — et de ce qu’ils révèlent, ou dissimulent, dans leur sillage lumineux.

