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« Elon Musk le Starship 10 aura lieu au mois d’août » : le vol Starship 10 pourrait tout faire basculer

« Elon Musk le Starship 10 aura lieu au mois daoût » - le vol Starship 10 pourrait tout faire basculer

La fusée Starship de SpaceX s’apprête à repartir à l’assaut du ciel texan. Près de trois mois après la destruction de Ship 36 lors d’un test, l’entreprise d’Elon Musk s’apprête à lancer le vol d’essai Flight 10 depuis la base de Starbase. Mais, entre avancées techniques et tensions politiques, l’écosystème autour de SpaceX reste sous haute pression.

Un retour attendu pour Starship après le revers de juin

Le programme Starship, fer de lance des ambitions interplanétaires de SpaceX, est sur le point d’atteindre une nouvelle étape. Le vol test Flight 10, prévu pour mi-août 2025, mobilisera le booster B16 et la capsule Ship 37. Ce vol vise à démontrer des améliorations majeures du système après l’échec de juin — un essai au sol ayant causé la perte de Ship 36.

Ship 37, destiné à ce lancement critique, a franchi plusieurs étapes clés ces dernières semaines. Après la validation cryogénique et des essais statiques réussis début août, l’appareil est désormais installé sur la rampe rénovée de Starbase. La plateforme Pad B, encore en phase finale de modernisation, bénéficie de nouveaux systèmes de refroidissement et de distribution de carburant, essentiels pour assurer la sécurité du lancement.

En parallèle, SpaceX accélère la cadence industrielle : Ship 38, prochain dans la file, a terminé ses tests cryogéniques, et le développement du Starship Block 3 destiné à Ship 39 progresse à grande vitesse. Objectif : établir un rythme de vol régulier à partir de 2026.

Tensions ouvertes entre Elon Musk et Donald Trump

Mais dans les coulisses, un conflit inattendu pourrait affecter l’avenir de SpaceX : une querelle publique entre Elon Musk et Donald Trump, réactivée depuis début juin. Le 5 juin, l’ancien président a annulé la nomination de Jared Isaacman à la tête de la NASA. Une décision perçue comme une attaque directe contre Musk, compte tenu de l’alliance stratégique entre Isaacman et SpaceX.

Trump a même menacé de remettre en cause les contrats gouvernementaux clés de SpaceX, notamment ceux liés à la NASA. Face à cette pression, Musk a brièvement évoqué le retrait de Crew Dragon, le seul véhicule américain certifié pour transporter des astronautes vers l’ISS. Une menace à peine voilée au cœur même de la stratégie spatiale américaine.

La confrontation s’est intensifiée sur les réseaux sociaux. Musk est allé jusqu’à accuser Trump d’être mentionné dans les fichiers Epstein. Bien que non étayée publiquement, cette allégation a accentué les crispations. Certains proches de Musk ont coupé les liens avec des figures influentes du camp Trump, ce qui ajoute aux incertitudes politiques autour de SpaceX.

Dans la communauté spatiale, l’inquiétude est palpable. « NASA needs SpaceX, SpaceX needs NASA », a rappelé un ancien responsable de l’agence, insistant sur l’interdépendance vitale entre les deux entités. Avec plus de 20 milliards de dollars de contrats gouvernementaux accordés à SpaceX depuis 2008, l’enjeu dépasse le simple conflit personnel.

SpaceX maintient sa cadence malgré l’instabilité

Malgré les remous politiques, les équipes techniques de SpaceX poursuivent leur feuille de route. En plus des essais Starship, la société a récemment mené à bien sa mission Crew-11 vers la Station Spatiale Internationale, confirmant la stabilité de son programme habité.

Dans l’écosystème spatial global, SpaceX conserve une longueur d’avance. Lorsque l’australienne Gilmour Space a perdu sa fusée orbitale Eris-1 au bout de quelques secondes de vol, débutant ainsi son programme avec un échec caractéristique, la performance constante de SpaceX s’affirme par contraste.

Cependant, la société d’Elon Musk ne peut pas ignorer les effets secondaires de sa surexposition politique. Sur les marchés, les tensions avec Trump se répercutent indirectement sur Tesla, autre pilier du conglomérat, en alimentant les doutes des investisseurs soucieux de stabilité réglementaire.

Starship Block 3 et ambitions lunaires : une décennie à façonner

Le vol Flight 10 représente bien plus qu’un test technique. Il s’agit d’un point de bascule dans la progression vers un véhicule pleinement réutilisable, capable de servir les projets lunaires et martiens de la NASA. Les futures versions du lanceur, dont Starship Block 3, prépareront les missions vers la Lune dans le cadre du programme Artemis III et au-delà.

Mais pour que cette ambition prenne forme, SpaceX devra démontrer sa fiabilité technique et sa résilience institutionnelle. Le maintien ou la réévaluation des contrats gouvernementaux dépendra aussi de la capacité de Musk à désamorcer les tensions, ou à convaincre les membres influents du Congrès de préserver les financements spatiaux — avec ou sans la bénédiction de Donald Trump.

Vers une relance décisive du programme Starship

Avec Ship 37 sur le pas de tir et les infrastructures de Starbase presque finalisées, SpaceX mise gros sur le succès de ce dixième vol test. Plus qu’une fusée, Starship devient un symbole : celui de l’équilibre fragile entre industrie, politique et exploration spatiale.

Alors que la chronologie s’accélère, une chose est certaine : tous les regards sont désormais tournés vers le ciel du Texas. Là où, une fois encore, l’ambition humaine pourrait croiser de près la turbulence du pouvoir terrestre.

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