Booster 19 : après la perte de B18, SpaceX accélère et vise toujours le vol Starship 12 dès le premier trimestre 2026

La mésaventure du Booster 18 n’aura finalement que très peu ralenti SpaceX. Malgré la rupture du réservoir LOX lors d’un simple test de pressurisation au gaz, l’entreprise affirme qu’elle empilera le Booster 19 dès décembre 2025 et qu’elle maintient son objectif majeur : le vol d’essai Starship Flight 12 au premier trimestre 2026. Un signal clair : le programme Starship ne marque aucune pause.

Un incident impressionnant, mais des dégâts limités

Le 21 novembre à 4h04 du matin (CT), un test de routine sur Booster 18 a tourné court : rupture du réservoir LOX, effondrement de la partie inférieure du booster et structure supérieure restée partiellement intacte.
Cet incident, survenu avant même le test structurel (proof test), n’a pourtant détruit que la coque, les COPVs et le test tank. Aucun moteur Raptor n’était installé.

Le booster endommagé est aujourd’hui dangereusement maintenu par son nouveau tube de transfert méthane (LCH₄), et SpaceX doit encore déterminer comment sécuriser et démanteler la structure avant de rouvrir la zone de Masseys aux équipes.

Pourquoi le calendrier ne bouge presque pas

Selon les estimations internes, la perte de B18 pourrait entraîner 0 à 2 mois de retard, et dans le pire des cas 2 à 3 mois si une modification mineure du design Block 3 s’avère nécessaire.
Mais dans les faits, les conséquences sont minimes, car seul un réservoir vide a explosé, le booster n’était pas proche du vol, Booster 19 était déjà en production en parallèle dans la Starfactory, et SpaceX dispose des capacités industrielles pour produire rapidement d’autres structures.

Les prédictions sont donc optimistes : le programme 2026 (tests NASA HLS, ravitaillement orbital, montée en cadence Starlink V3) reste aligné avec le planning prévu si le Flight 12 décolle toujours au Q1 2026.

Booster 19 : le futur porte-étendard du Block 3

Bien que le stacking n’ait pas encore commencé dans Mega Bay 1, SpaceX prévoit de débuter l’empilement du B19 en décembre, d’accélérer les tests pour en faire le successeur direct du B18 et de lancer le B19 pour le vol Starship Flight 12.

Si l’incident du B18 révèle un simple problème de qualité (QC) — porosité dans une soudure, défaut matériel localisé, séquence de pressurisation incorrecte — alors aucune refonte majeure du design V3 ne sera nécessaire.
Dans ce cas, Booster 19, construit avec un lot de matériaux différent, n’aura pas besoin d’être modifié : seules des inspections renforcées seront appliquées lors de la production.

Un impact inattendu : plus de booster pour certifier le Pad 2

Le point le plus gênant de la perte du B18 est ailleurs : SpaceX n’a plus de booster disponible pour commissionner le Launch Pad 2, le nouveau pas de tir dédié au Block 3.

Pour remédier à cela, deux solutions sont envisagées :

  1. Adapter le prototype B18.1 pour qu’il puisse s’installer sur la structure du pas de tir.

  2. Récupérer et réassembler la section arrière du B18, en lui ajoutant quelques petits réservoirs pour les tests de mise sous pression.

Heureusement, SpaceX annonce pouvoir produire un nouveau booster d’essai en 2 à 3 semaines grâce à ses capacités industrielles désormais massives.

Une production industrielle qui change la donne

En 2025, SpaceX fabrique 300 à 360 anneaux par an (25 à 30 par mois), permettant la construction de 10 à 12 châssis de boosters ou de vaisseaux par an.
En 2027, ce rythme pourrait grimper à plus de 1000 anneaux par an, soutenant une cadence de 25 vols ou plus.

En clair : perdre un booster vide n’est plus un drame.

Flight 12 : toujours visé pour le premier trimestre 2026

Malgré l’incident, SpaceX reste confiant : le début du stacking du B19 en décembre laisse le temps pour les essais, les données de B18 permettent d’améliorer rapidement les contrôles qualité et aucune refonte structurelle majeure n’est pour l’instant indiquée.

SpaceX maintient donc officiellement : Starship Flight 12 — NET Q1 2026.

Trois vols Block 3 au minimum seront ensuite nécessaires pour certifier la version V3 comme véritablement orbitale et réutilisable.

Conclusion : un incident maîtrisé, un programme qui avance

La rupture du Booster 18 aurait pu représenter un important revers. Mais grâce à une industrialisation massive, une conception modulaire et un rythme de production inédit dans l’industrie spatiale, SpaceX transforme cet échec en simple contretemps.

Le message est limpide : Booster 19 arrive, et le vol Starship Flight 12 reste prévu pour début 2026. Le programme Starship continue d’avancer à pleine vitesse.