Explosion du Booster 18 : SpaceX devra repousser le vol 12 avec le Starship v3

Le programme Starship de SpaceX connaît un revers majeur. Le Booster 18, premier exemplaire de la nouvelle version Starship V3, a été détruit vendredi à l’aube lors d’un test de pression sur le site de Starbase, au Texas. Cet incident compromet directement le calendrier de développement de la fusée et repousse le vol 12, initialement prévu début 2026, au plus tôt à mars 2026.

Un test de pression qui tourne à l’explosion

Transporté la veille sur une plateforme d’essai pour valider la solidité de sa structure et ses systèmes de propulsion redessinés, le booster a cédé vers 4 heures du matin vendredi. Les caméras du groupe LabPadre ont capté une déformation soudaine du cylindre, suivie d’un nuage de gaz s’échappant violemment, signe d’une rupture interne ayant éventré la paroi du lanceur.

Dans un communiqué, SpaceX a confirmé une « anomalie lors d’un test de pression du système de gaz », assurant qu’aucun blessé n’était à déplorer. L’entreprise a indiqué que l’incident s’était produit avant le test complet de résistance structurelle et que les équipes avaient besoin de temps pour en déterminer la cause exacte.

Un retard inévitable : pas de vol 12 avant mars 2026

Le Booster 18 devait ouvrir la voie au 12ᵉ vol d’essai de Starship, prévu au départ pour le début de l’année 2026. Mais sa destruction oblige désormais SpaceX à revoir son planning.
D’après les premières estimations internes, le vol 12 — premier vol du Starship V3 — ne pourra pas avoir lieu avant mars 2026, au mieux. SpaceX ne dispose peut-être pas d’un autre booster V3 prêt à entrer immédiatement en test, ce qui pourrait entraîner un décalage encore plus important.

L’étage supérieur Starship, non impliqué dans l’incident, reste intact, mais la coordination avec un nouveau booster nécessitera plusieurs mois de préparation supplémentaires.

Un revers dans un contexte de pression lunaire

Cet accident intervient alors que SpaceX doit répondre aux attentes de la NASA, qui a confié à Starship deux missions critiques d’alunissage dans le cadre du programme Artemis, destiné à ramener des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972.

Starship est devenu un élément central de la stratégie américaine face à la Chine, qui accélère son programme lunaire en vue d’un alunissage potentiel d’ici 2030. Le moindre retard dans le développement de Starship pourrait donc avoir un impact géopolitique et stratégique.

La version V3, clé du programme, désormais ralentie

Le Booster 18 représentait la toute première itération de Starship V3, une version largement remaniée du lanceur intégrant de nombreuses améliorations conçues pour répondre aux exigences de la NASA. Cette évolution devait marquer une nouvelle phase du programme Starship, après une série d’essais aériens mouvementés en 2023 et 2024.

SpaceX adopte une stratégie de développement rapide reposant sur des tests intensifs « jusqu’à l’échec ». Toutefois, la destruction d’un premier exemplaire critique comme le Booster 18 soulève des questions quant à la disponibilité d’un éventuel Booster 9 V3 et à la durée nécessaire pour le préparer aux tests.

Starbase, un terrain d’essais explosif

L’incident de vendredi ne fait que s’ajouter à la longue série d’explosions survenues sur le site de Starbase. En juin déjà, un autre lanceur Starship avait explosé en boule de feu, projetant des débris sur plusieurs kilomètres et alimentant les tensions politiques locales.

Pour SpaceX, l’objectif est désormais clair : identifier la cause de l’explosion, reconstruire un nouveau booster V3 et stabiliser le calendrier. Mais une chose est certaine : le vol 12 de Starship n’aura pas lieu avant mars 2026.

Eric Durand
Eric Durand

Passionné par l’exploration spatiale, Eric Durand suit de près les avancées de SpaceX depuis des années. Sur SpaceX France, il décrypte l’actualité des lancements, des technologies et des projets de l’entreprise d’Elon Musk, avec clarté et précision.

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