Explosion spectaculaire du Starship Booster 18 : un revers critique pour le programme de SpaceX

SpaceX a confirmé une défaillance structurelle majeure survenue lors d’un essai de pression du Booster 18, le premier exemplaire du Starship Super Heavy V3, dans la nuit du 21 novembre 2025. Aucune victime n’est à déplorer, mais l’incident pourrait ralentir le calendrier du programme Starship.

Une rupture soudaine lors d’un test de pression

L’incident s’est produit aux alentours de 4h04 (heure locale) sur le site de Massey, à Starbase, Texas. Alors que SpaceX procédait à un test de pression du système de gaz sur le Booster 18, une rupture violente s’est produite au niveau inférieur du réservoir d’oxygène liquide (LOX). C’est la première fois qu’un prototype de la version 3 (Block 3) subit une telle anomalie.

Les images captées sur le moment montrent un effondrement brutal suivi d’un nuage de gaz impressionnant. Si aucun moteur ni carburant n’était à bord, la structure du réservoir LOX a subi une déformation sévère. À l’inverse, le réservoir de méthane, situé plus haut, est resté intact.

Un prototype clé du programme Starship

Développé pour supporter le vol 12 et accompagner le Starship 39, ce Block 3 devait marquer une avancée majeure dans l’évolution du lanceur réutilisable. Il intègre notamment:

  • Une séparation renforcée entre les étages
  • Un dôme avant optimisé
  • Trois nouveaux ailerons de stabilisation
  • Des moteurs Raptor 3, plus puissants et plus efficaces

Le test de pression visait à vérifier l’intégrité des réservoirs et des canalisations avant des essais cryogéniques plus complexes. Ce type d’épreuve permet de simuler les contraintes à venir durant une mission réelle.

Un échec contenu et sans conséquence humaine

Dans un communiqué officiel publié sur X, SpaceX a confirmé l’anomalie et précisé que « le booster n’était pas rempli de propulseur, aucun moteur n’était installé et aucun membre du personnel ne se trouvait à proximité de la zone de test ». Cette approche prudente a évité tout risque pour les équipes techniques.

Les premiers éléments de l’analyse pointent vers une surpression ou un différentiel rapide dans le réservoir LOX. Le dysfonctionnement pourrait provenir du système de gestion des gaz ou d’un raccord rapide défectueux. Il est également possible qu’un défaut de fabrication ou une faiblesse du nouveau design ait causé la rupture, mais aucune conclusion définitive n’a encore été rendue.

Un calendrier désormais sous pression

L’étendue des dégâts observés sur la structure suggère que le Booster 18 ne pourra pas être utilisé pour des vols ultérieurs. Une remise en état paraît improbable. SpaceX pourrait ainsi devoir avancer la construction du prototype suivant, ce qui retarderait potentiellement le vol orbital 12 et les étapes de validation du Block 3.

Cependant, l’entreprise d’Elon Musk a l’habitude de suivre une philosophie de développement itératif rapide. Elle multiplie les tests grandeur nature pour affiner ses conceptions et identifier les failles à corriger. Dans cette logique, chaque échec représente une opportunité d’apprendre et d’itérer.

Un revers attendu dans un programme ambitieux

Pour les analystes du secteur spatial, cet incident s’inscrit dans le processus normal de conception d’un lanceur aussi ambitieux que Starship. Les essais de pression font partie des tests les plus exigeants et les plus risqués dans le développement de fusées de nouvelle génération.

Les échecs passés de SpaceX, notamment ceux des premiers prototypes Starship, ont souvent pavé la voie à des bonds technologiques spectaculaires. L’enjeu immédiat consiste désormais à comprendre l’origine précise de l’anomalie du Booster 18, afin d’éviter des incidents similaires sur ses successeurs.

Une campagne de test sous surveillance

En phase préliminaire d’enquête, SpaceX n’a pas encore fourni de données techniques détaillées. Des ingénieurs doivent analyser les composants, les journaux de pression et les flux de gaz pour identifier la cause racine. Cette étape est essentielle pour autoriser la poursuite des essais de la version 3.

Bien que certains retards soient probables, SpaceX continue de produire des prototypes à un rythme soutenu. La robustesse de ses équipes et de ses infrastructures à Starbase permet une résilience opérationnelle remarquable malgré l’ampleur des défis techniques.

Conclusion : un revers maîtrisé dans une dynamique d’innovation

L’échec du test de pression du Booster 18 rappelle les risques inhérents à tout programme aérospatial innovant. Pourtant, l’absence de victimes, la transparence de SpaceX et sa maîtrise du développement rapide limitent la portée du revers.

La prochaine étape dépendra de la rapidité avec laquelle l’enquête peut identifier les causes de la défaillance et proposer des correctifs. En attendant, SpaceX confirme sa volonté d’avancer vers le vol 12 du Starship avec rigueur et détermination.

Eric Durand
Eric Durand

Passionné par l’exploration spatiale, Eric Durand suit de près les avancées de SpaceX depuis des années. Sur SpaceX France, il décrypte l’actualité des lancements, des technologies et des projets de l’entreprise d’Elon Musk, avec clarté et précision.

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