Le comète interstellaire 3I/ATLAS a captivé les astronomes après avoir survécu à son passage rapproché du Soleil. Une nouvelle image saisissante révèle un objet aux couleurs vives, illuminé par l’activité intense de sa coma et doté d’une queue spectaculaire, signalant une augmentation significative de son activité après son périgée. Ce rare voyageur venu d’au-delà de notre système solaire offre une occasion inédite d’observer un fragment gelé d’un autre monde en interaction avec notre étoile.
Un visiteur venu de loin
Découvert le 1er juillet 2025 par le télescope ATLAS au Chili, 3I/ATLAS est officiellement le troisième objet interstellaire identifié à avoir pénétré le système solaire. Des données remontant au 14 juin ont ensuite permis de retracer ses mouvements, confirmant la nature hyperbolique de son orbite. Cette trajectoire, preuve de son origine interstellaire, le distingue des comètes classiques liées gravitationnellement au Soleil.
Lors de sa découverte, l’objet filait déjà à plus de 210 000 km/h. Sa vitesse a continué d’augmenter à mesure qu’il s’approchait du Soleil, atteignant un pic au moment de son périhélie le 30 octobre 2025, à environ 1,4 unité astronomique, soit à proximité de l’orbite de Mars.
Une comète interstellaire en pleine lumière
Les récentes images prises par le Mars Reconnaissance Orbiter montrent 3I/ATLAS dans un état d’activité intense. Une lueur verte — typique des comètes riches en cyanogène et carbone diatomique — entoure son noyau, large d’environ 11 km. Sa queue principale s’étire dans le sillage de sa trajectoire, tandis qu’une anti-queue dirigée vers le Soleil se forme en raison des grains de poussière plus lourds projetés dans des directions opposées.
Selon un scientifique impliqué dans la campagne d’observation, « Pour moi, il est particulièrement intéressant de voir comment un tel objet interstellaire évolue. »
Un ballet céleste suivi depuis plusieurs mondes
La trajectoire de 3I/ATLAS a offert une opportunité rare : permettre une observation multi-plateforme depuis des sondes spatiales et des planètes. En octobre 2025, la comète est passée à seulement 30 millions de km de Mars. Des instruments comme MAVEN, ExoMars Trace Gas Orbiter et même le rover Perseverance ont activement contribué à l’étude de l’objet en mesurant son spectre lumineux et la composition de sa coma.
D’autres missions comme STEREO, SOHO, Psyche et Lucy ont également capturé des données lorsqu’il se trouvait derrière le Soleil en novembre. Grâce à ces observations croisées, les chercheurs ont pu affiner la trajectoire et anticiper son comportement pour optimiser les futures observations.
La mission européenne JUICE, actuellement en route vers le système jovien, prévoit également de pointer ses instruments vers le comète en novembre.
Une fenêtre sur l’histoire galactique
L’intérêt scientifique pour 3I/ATLAS repose sur bien plus que sa rareté. Cet objet, âgé de plus de 7 milliards d’années, pourrait contenir des matières formées avant la naissance de notre propre Soleil. Contrairement aux comètes traditionnelles, qui ont été transformées par des passages répétés à proximité du Soleil, les objets interstellaires conservent une chimie primitive, témoin des environnements de formation dans d’autres systèmes stellaires.
Les chercheurs espèrent que l’analyse des données permettra d’établir des comparaisons directes avec les comètes du système solaire et d’identifier des composés exotiques ou des isotopes inhabituels. Ces différences éventuelles pourraient renseigner sur les conditions physiques dans les disques protoplanétaires d’étoiles lointaines, offrant des aperçus précieux sur la formation planétaire dans la galaxie.
Un spectacle inoffensif
Malgré son apparition soudaine et son intense activité, 3I/ATLAS ne représente aucun danger pour la Terre. Son point d’approche le plus proche est prévu pour le 19 décembre 2025, à une distance de 270 millions de km, soit environ 1,8 unité astronomique. Les observateurs terrestres équipés de télescopes amateurs pourront potentiellement l’apercevoir durant les jours suivant sa réapparition face à la Terre, en espérant que son éclat reste suffisant pour percer la lumière du crépuscule céleste.
Un rare messager des étoiles
Avec seulement trois objets interstellaires confirmés à ce jour — 1I/‘Oumuamua en 2017, 2I/Borisov en 2019 et désormais 3I/ATLAS — chaque nouvelle venue soulève autant de questions qu’elle apporte de réponses. La précision des instruments modernes et la coordination globale des agences spatiales permettent désormais d’étudier ces visiteurs avec une rigueur inédite. L’observation de 3I/ATLAS constitue une avancée majeure, qui enrichira la compréhension de notre voisinage galactique et les mystères de la formation planétaire bien au-delà de notre Soleil.



