Le 8 octobre 2025 à 03h54 UTC, SpaceX a lancé avec succès 28 satellites Starlink depuis la base de Vandenberg en Californie. Ce tir n’était pas seulement une mission de plus vers l’orbite terrestre basse : il marquait également le 29e vol du booster Falcon 9 B1071, consolidant son statut parmi les propulseurs les plus utilisés de l’histoire spatiale moderne.
Un lancement de routine devenu remarquable
La mission, désignée Starlink 11-17, s’est déroulée depuis la rampe SLC-4E de la Vandenberg Space Force Base. Le décollage, survenu à 20h54 heure locale (PDT), marque une étape importante dans le programme de réutilisation de SpaceX. Le booster B1071 avait déjà participé à des missions notables, telles que les lancements NROL et la mission SWOT. Avec ce nouveau succès, il atteint un total de 25 vols Starlink, un chiffre reflétant à lui seul l’intensité du programme.
Le premier étage de la fusée, après séparation, a effectué un atterrissage automatisé sur le droneship « Of Course I Still Love You » dans l’océan Pacifique, sans incident. Cette récupération fiable témoigne de la maturité des technologies de retour propulsif développées par la société.
Un record technologique de durabilité
Ce 29e vol du booster B1071 installe une nouvelle référence dans le secteur de l’accès à l’espace. Seul le booster Falcon 9 B1067 a pour l’instant dépassé ce seuil, atteignant les 30 vols le 28 août 2025. SpaceX, en misant sur ce réemploi intensif, s’écarte résolument du paradigme classique du « jetable ».
Les boosters Falcon 9 Block 5, conçus initialement pour dix vols, dépassent aujourd’hui largement ce chiffre grâce à une maintenance renforcée et des matériaux optimisés. L’endurance accrue des propulseurs permet à SpaceX de baisser le coût unitaire d’un lancement, tout en augmentant la cadence de tir.
Une constellation Starlink en expansion continue
Avec ce lancement, SpaceX ajoute 28 satellites supplémentaires à sa méga-constellation Starlink. Le réseau compte désormais plusieurs milliers d’unités placées en orbite basse (LEO), destinées à fournir une couverture internet mondiale, y compris dans les zones rurales ou isolées.
Cette mission suit de près un autre lancement Starlink, effectué le 7 octobre 2025 depuis la Floride avec le booster B1090, à l’actif plus modeste (8 vols). Cette cadence élevée illustre non seulement la flexibilité logistique de SpaceX mais aussi l’ampleur de son ambition spatiale.
Avancées techniques et rentabilité renforcée
La stratégie du réemploi de SpaceX repose sur une mécanique à la fiabilité éprouvée. À ce jour, la société a réalisé plus de 540 lancements Falcon 9, avec un taux de réussite supérieur à 99 %. Chaque nouvel exploit du genre confirme l’avance de la société dans la course à l’économie spatiale.
Grâce au développement progressif de la famille Block 5, chaque booster — certifié pour 10 cycles initiaux — peut aujourd’hui voler jusqu’à trente fois. C’est une rupture technique profonde. L’industrie, autrefois contrainte à construire une fusée par lancement, assiste désormais à l’émergence d’un modèle « avionique » : réutiliser, ravitailler, revoler.
Une stratégie qui redéfinit l’industrie spatiale
Ce 29e vol du B1071 ne représente pas seulement une prouesse d’ingénierie. Il illustre l’agilité opérationnelle de SpaceX dans un contexte où fiabilité, cadence et compétitivité forment un triptyque indissociable. À mesure que la constellation Starlink se densifie, chaque lancement devient un maillon essentiel d’un projet global : connecter la planète à bas coût.
La durabilité technologique démontrée aujourd’hui pourrait, demain, s’appliquer à d’autres programmes, comme Starship ou les vols lunaires. Mais déjà, la vision portée par la réutilisation intensive place SpaceX en position dominante sur l’échiquier spatial mondial.
