Dimanche 16 novembre 2025, à 21h21 PST, le lanceur Falcon 9 de SpaceX décollera depuis la base de Vandenberg, en Californie, pour mettre sur orbite Sentinel-6B, le nouveau satellite d’observation des océans de la NASA. Cette mission prolonge une série de mesures océaniques ininterrompues qui remontent à 1992 et vise à renforcer la surveillance du niveau de la mer dans un contexte de changement climatique accéléré.
Sentinel-6B, un pilier pour l’étude du climat mondial
Fruit d’une coopération internationale entre la NASA, l’ESA, EUMETSAT et la NOAA, Sentinel-6B est le second d’une paire de satellites jumeaux conçus pour mesurer avec une précision millimétrique la topographie océanique. Il reprend le flambeau de Sentinel-6 Michael Freilich, lancé en novembre 2020, et garantira la continuité des données essentielles sur les océans pour les 5,5 prochaines années.
L’objectif principal est clair : améliorer les modèles de prévision climatique, affiner la compréhension des courants océaniques et surveiller l’élévation du niveau marin. S’y ajoutent des applications concrètes telles que la gestion des zones côtières, la navigation maritime et la détection précoce de phénomènes comme El Niño.
Une architecture technologique de pointe
Pesant 1 190 kg au décollage, Sentinel-6B embarque un ensemble raffiné d’instruments scientifiques :
- Poseidon-4 : altimètre radar SAR mesurant hauteur de la mer, vagues et vents de surface.
- AMR-C : radiomètre micro-ondes compensant les effets atmosphériques sur les mesures radar.
- GNSS-RO : capteur exploitant les signaux GNSS pour sonder l’atmosphère terrestre par radio-occultation.
- POD : système de détermination d’orbite ultra-précis.
Son alimentation repose sur deux panneaux solaires latéraux fixes, deux panneaux déployables et une batterie lithium-ion de 200 Ah, garantissant l’autonomie énergétique nécessaire à une mission de longue durée.
Lancement par SpaceX depuis la côte californienne
Le décollage du satellite est prévu depuis le Space Launch Complex 4E de la base spatiale de Vandenberg, en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9. Ce choix n’est pas anodin : l’étage principal réutilisable du lanceur de SpaceX assure non seulement une réduction des coûts, mais également une efficacité prouvée pour les mises en orbite polaire.
Le Falcon 9 placera Sentinel-6B à une inclinaison d’environ 66°, idéale pour couvrir l’ensemble des océans en orbite héliosynchrone. Ce vol prolonge la série Jason entamée il y a plus de trente ans et témoigne de la solidité du partenariat entre institutions américaines et européennes autour de la surveillance des océans.
Une mission scientifique à forts enjeux climatiques
Selon la NASA, «le lancement de Sentinel-6B permettra d’étendre cet ensemble de données sur presque quatre décennies». La continuité de cette couverture temporelle est cruciale pour modéliser l’accélération de l’élévation du niveau des mers, laquelle affecte directement les communautés côtières du monde entier.
En parallèle de l’observation marine, les instruments de radio-occultation renforceront la capacité du satellite à profiler les couches atmosphériques, ce qui améliorera la précision des prévisions météorologiques globales. Enfin, l’inclusion de la mesure des eaux intérieures — rivières et lacs — ouvrira la mission à des domaines opérationnels variés.
Un accès public et une mission ouverte à tous
Dans un souci d’ouverture, la NASA met à disposition un programme de visite virtuelle, gratuit et sans restriction d’accès. Les inscrits reçoivent un badge commémoratif virtuel et accèdent à des contenus exclusifs tout au long de la mission. La retransmission en direct sur les plateformes numériques de la NASA assurera une large couverture du lancement.
Une continuité essentielle pour la communauté scientifique
La longévité de la série des missions Jason, poursuivie par Sentinel-6B, s’avère stratégique dans l’étude du changement climatique. La communauté scientifique et les institutions publiques pourront continuer de s’appuyer sur des données cohérentes, de qualité et ouvertes, contribuant ainsi à anticiper les évolutions à l’échelle planétaire.
Avec ce lancement, SpaceX, la NASA et leurs partenaires confirment que les mers ne sont pas de simples vastes étendues d’eau : ce sont les thermomètres et baromètres d’un système climatique en mutation. Sentinel-6B, en les scrutant avec précision, offrira des clés pour affronter les défis du siècle à venir.



