Après plusieurs mois d’incertitudes et de revers techniques, SpaceX a enfin redressé la barre avec un 10ᵉ vol d’essai du Starship réussi dans la nuit du 26 au 27 août 2025. La mégafusée d’Elon Musk, pensée pour transporter des hommes vers la Lune et plus tard vers Mars, a offert à SpaceX son vol le plus abouti depuis le début du programme.
Un lancement sous tension
Le décollage, depuis la Starbase de Boca Chica au Texas, a eu lieu à 1h du matin (heure de Paris). Les 33 moteurs Raptor du premier étage ont fonctionné comme prévu, propulsant le mastodonte de métal sans encombre.
Cette réussite n’avait pourtant rien d’assuré. Le vol avait déjà été reporté à deux reprises – d’abord pour un problème technique au sol, puis en raison de conditions météorologiques défavorables. Pire encore, les trois vols précédents s’étaient soldés par des échecs, accentuant la pression sur les équipes d’ingénieurs. Pour beaucoup d’observateurs, l’IFT10 représentait un véritable test de la dernière chance.
Séparation réussie et mise en orbite simulée
L’un des moments les plus attendus de ce vol concernait la séparation entre le Super Heavy Booster et le vaisseau Starship, étape qui avait posé de nombreuses difficultés lors des précédents essais. Cette fois-ci, la manœuvre s’est déroulée parfaitement.
Le Starship a ensuite pu poursuivre seul son ascension et réaliser une simulation de mise en orbite de satellites, une première réussie pour SpaceX. L’entreprise démontre ainsi des progrès considérables dans la validation de scénarios proches de ceux nécessaires pour ses futures missions de déploiement massif de satellites Starlink.
Une rentrée atmosphérique maîtrisée
L’épreuve la plus redoutée restait la rentrée atmosphérique du vaisseau. Jusqu’ici, aucun des trois derniers vols n’avait permis de la mener à bien. Cette fois, malgré quelques dommages subis par les tuiles de protection thermique, le Starship a maintenu sa trajectoire et réussi à amerrir en douceur dans l’océan Indien, au large des côtes australiennes.
Le Booster, de son côté, a également accompli sa séquence de descente comme prévu, concluant un vol jugé « presque parfait » par les ingénieurs.
Un tournant pour SpaceX et la NASA
Avec ce succès, SpaceX regagne une confiance précieuse après plusieurs mois de doutes. Le vol fournit des données cruciales pour améliorer la fiabilité du lanceur et se rapproche de l’objectif ultime : un système entièrement réutilisable.
Le Starship est également central dans le partenariat avec la NASA, puisqu’il doit servir d’atterrisseur lunaire pour la mission Artemis III, prévue pour 2027. Ce 10ᵉ vol réussi pourrait contribuer à rassurer l’agence spatiale américaine et à relancer le calendrier du programme.
Conclusion
En démontrant la faisabilité de la séparation des étages, de la mise en orbite simulée et d’une rentrée atmosphérique contrôlée, ce 10ᵉ vol d’essai marque un tournant. Elon Musk s’est félicité de cette réussite sur X (ancien Twitter), rappelant que chaque essai rapproche un peu plus SpaceX de son ambition ultime : faire de l’humanité une espèce multiplanétaire.
Pour SpaceX, ce vol est plus qu’un succès technique : il symbolise un retour en force après une série noire et ouvre la voie aux prochains défis du programme Starship.