Un pas décisif vers la Lune : le 17 juin 2025, la Chine a franchi une étape stratégique dans son programme spatial habité en réussissant un test d’abandon au sol de son nouveau vaisseau spatial Mengzhou. Réalisée depuis le centre de lancement spatial de Jiuquan, dans le nord-ouest du pays, cette manœuvre critique valide les systèmes de sécurité de l’engin conçu pour les futures missions lunaires.
Une réussite technique cruciale pour les vols habités
Le test, qualifié de vol d’éjection à zéro altitude, visait à simuler une urgence survenant au moment du lancement. Le système d’abandon de Mengzhou, comparable à un siège éjectable pour capsule spatiale, a parfaitement rempli sa mission : éloigner la cabine des astronautes d’un lanceur fictif en détresse, préservant leur vie. Ce type d’essai est standard dans les programmes spatiaux centrés sur l’humain, comme ceux de SpaceX ou de la NASA.
Selon l’Agence chinoise des vols habités (CMSA), le test « confirme l’efficacité des technologies de sauvetage à basse altitude », un jalon fondamental dans la préparation de missions vers la Lune.
Un vaisseau modulaire à vocation lunaire
Mengzhou, nom donné à ce vaisseau de nouvelle génération, se distingue par sa conception modulaire. Capable d’accueillir jusqu’à sept astronautes, il servira à la fois pour les dessertes de la station spatiale Tiangong et pour les périples lunaires. Cette flexibilité structurelle témoigne de l’approche pragmatique de l’ingénierie spatiale chinoise : concevoir un seul outil adaptable à plusieurs scénarios.
Au-delà de sa capacité d’emport, le vaisseau présente des progrès notables en matière de sécurité, de tolérance aux pannes et de régénération environnementale. Des caractéristiques indispensables pour les vols de longue durée, comme un aller-retour vers la Lune.
Une dynamique spatiale en pleine accélération
Ce succès intervient dans un contexte de forte intensification des activités spatiales chinoises. En orbite basse, la station Tiangong, pleinement opérationnelle depuis 2022, accueille régulièrement des missions habitées. La dernière en date, Shenzhou-20, lancée plus tôt cette année, poursuit les expérimentations scientifiques et technologiques en microgravité.
Parallèlement, la Chine affine les technologies nécessaires au programme lunaire. Objectif affiché : envoyer un équipage sur la surface lunaire d’ici 2030, puis établir à terme une présence humaine durable, potentiellement autour du pôle Sud lunaire.
Une base solide construite depuis Jiuquan
Point névralgique du spatial habité chinois, le Centre spatial de Jiuquan joue un rôle central dans ces ambitions. Historiquement dédié aux essais balistiques, il est aujourd’hui un port spatial moderne orchestrant des lancements complexes, allant de l’approvisionnement de Tiangong aux essais de véhicules prototype comme Mengzhou.
Ses infrastructures permettent aussi des tests au sol décisifs, comme celui du 17 juin. Un environnement contrôlé, équipé pour garantir la sécurité des opérations et la précision des essais sensibles.
Vers la Lune, cap maintenu
En réalisant cet essai avec succès, la Chine renforce la crédibilité technique de son programme spatial. Elle démontre sa capacité à évaluer et gérer les risques liés à l’envoi d’êtres humains bien au-delà de l’orbite terrestre basse.
L’année 2025 restera donc comme une année charnière, mêlant poursuite des missions en orbite avec Tiangong et avancées concrètes vers l’objectif lunaire. La validation du système d’abandon de Mengzhou constitue une garantie supplémentaire de sécurité, renforçant le socle technologique d’un pays déterminé à figurer parmi les leaders de l’exploration spatiale habitée.
Prochaines étapes dans l’exploration chinoise
- 2025 : poursuite des missions vers Tiangong, développement de systèmes lunaires.
- D’ici 2030 : premier vol habité vers la Lune, potentielles missions préparatoires robotiques supplémentaires.
- Au-delà : mise en place d’une base lunaire long terme et intégration des missions habitées et robotiques.
En conjuguant rigueur technique et planification stratégique, la Chine affirme plus que jamais sa position dans la nouvelle course à la Lune. Avec Mengzhou, la trajectoire est tracée.