Une avancée technologique majeure pourrait bientôt redéfinir la production mondiale d’énergie propre : des chercheurs de l’Université de Sharjah ont mis au point une méthode innovante pour produire de l’hydrogène propre à partir de l’eau de mer, sans dessalement ni recours à des produits chimiques, tout en assurant une viabilité industrielle.

Une percée scientifique adaptée aux ressources naturelles du Golfe
Dans un contexte de pénurie d’eau douce et d’abondance solaire, notamment aux Émirats arabes unis, cette technologie pourrait transformer les atouts géographiques en sources d’énergie durable. À travers une méthode d’électrolyse directe de l’eau de mer, les scientifiques ont surmonté l’obstacle historique de la corrosion engendrée par les chlorures, souvent fatale aux systèmes conventionnels.
Au cœur de cette innovation se trouve une électrode à structure multicouche, conçue pour résister à la dégradation chimique. Surmontant les défis techniques, cette électrode atteint une densité de courant de 1 A/cm² et une efficacité faradaïque de 98 %, sans perte de performance pendant plus de 300 heures. La clé ? Un film protecteur à base de métaborate qui agit comme un bouclier contre la dissolution des matériaux métalliques.
Hydrogène marin : vers une production durable et scalable
Contrairement aux procédés classiques nécessitant le prétraitement de l’eau, cette approche directe évite les étapes coûteuses en énergie et problématiques sur le plan environnemental. Cela positionne la technologie de Sharjah comme une alternative plus efficiente dans les zones côtières, notamment celles vulnérables au stress hydrique.
Les prochaines étapes sont déjà lancées : les chercheurs projettent de construire des générateurs modulaires alimentés par énergie solaire, capables de fonctionner de manière autonome. Une perspective qui pourrait accélérer la transition énergétique sur les rivages du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et au-delà.
Un écosystème régional en pleine mutation énergétique
L’innovation de l’Université de Sharjah n’évolue pas en vase clos. Dans toute la région MENA, plusieurs initiatives convergent vers une adoption rapide de l’hydrogène propre. À l’horizon 2025, le Sommet de l’Hydrogène MENA à Dubaï réunira gouvernements et industriels autour des défis liés à la décarbonation par l’hydrogène.
À Abu Dhabi, Khalifa University collabore avec Zero Carbon Ventures sur des solutions combinées à base de graphene et d’hydrogène pour diminuer les émissions industrielles. Ensemble, ces projets dépeignent une région résolue à s’affranchir des énergies fossiles en misant sur l’innovation et les conditions naturelles favorables.
Vers une énergie propre accessible, même sans eau douce
Sur la scène internationale, les besoins en hydrogène vert augmentent rapidement, mais la dépendance à l’eau douce reste un facteur limitant pour son déploiement à grande échelle. C’est là que réside l’apport stratégique de la technologie de Sharjah.
En s’appuyant sur l’eau de mer et l’énergie solaire, elle pourrait offrir une solution décisive aux pays en développement dotés de longues littoraux mais peu pourvus en ressources hydriques. En somme, ce système pourrait renforcer l’autonomie énergétique de régions entières tout en s’inscrivant dans des modèles d’économie circulaire et faible en carbone.
Chronologie d’une transformation en cours
- Janvier 2023 : Khalifa University implémente des technologies de graphene et d’hydrogène en partenariat avec Zero Carbon Ventures pour réduire les émissions carbone.
- Mai 2025 : L’Université de Sharjah et IBM déploient l’application My FarmWell Mobile pour promouvoir l’agriculture durable dans les zones arides.
- Juin 2025 : L’Université de Sharjah publie les résultats complets de sa technologie d’électrolyse directe d’eau de mer à l’échelle industrielle.
Une nouvelle voie vers la neutralité carbone
Au croisement de la science des matériaux, de l’énergie renouvelable et de la géostratégie climatique, cette avancée marque potentiellement le début d’un nouveau chapitre énergétique. Si les tests à l’échelle pilote confirment les performances en conditions réelles, l’hydrogène propre à partir d’eau de mer pourrait devenir un levier décisif pour atteindre les objectifs globaux de neutralité carbone.
Dans une époque façonnée par des engagements environnementaux urgents, des températures extrêmes et des tensions géopolitiques autour de l’eau et de l’énergie, la technologie de l’Université de Sharjah offre plus qu’un progrès technique : elle propose une vision concrète d’un futur énergétique sobre, résilient et pour tous.